Désolation
Je suis enfin parvenue sur ces îles paradisiaques après plusieurs hésitations.
Tremblante d’impatience, frémissante du désir de pénétrer des terres inconnues.
Ces îles sentaient bon la liberté, les parfums du Soleil levant embaumaient l’air.
Au loin montagnes et volcans dominants les paysages paisibles
Le sable blanc des plages vierge de pollution.
Peuple nippon, accueillant, souriant
Mon arrivée était annoncée depuis longtemps, personne ne m’attendait !
Insensible, pensant que la nature faisait pour la énième fois un caprice, ils m’ignoraient.
Folle de rage devant tant de mépris, je ne suis allongée sans retenue sur les plages, villages, villes …
Apportant le désespoir, marquant les chairs, choquant les esprits
Libérée ma folie, j’apporte le feu, l’eau, le vent, rien ne peux arrêter
Brisant les vies, symbole d’une existence éphémère, ces âmes que j’emporte dans mes sillages de boue et de sang
Peu importe ils oublieront
Détruisant les constructions, symbole d’un savoir-faire millénaire, balayées comme des fétus de paille
Peu importe ils oublieront
Ils oublieront !
Pendant des jours et des jours, mon nom sera prononcé avec crainte et respect
Les peuples du monde tremblent de leurs voisins, mais c’est de moi que la peur viendra
Rappelle-toi de moi ! Je reviendrais
Désolation ! C’est mon nom
Mai 2011 – Roland GASCHEN