Matin d’été à M…

Matin d’été à M…

 Le soleil a percé la brume chaude du matin

et habille d’un voile rosé, chaque maison, chaque cyprès .

Nul souffle sur la médina, le temps y est comme importun.

Pour qui ose cheminer au delà des murs du passé,

c’est déjà l’aventure assurée.

Par touches, la magie s’opère,

le temps, comme nos cœurs s’accélère.

Mille bruits, mille odeurs s’offrent à nous,

tout nous assaille en un gigantesque tourbillon de couleurs

Déjà, au détour du chemin, rose, jasmin, oranger, mêlent

leurs senteurs embaumées,

dans de grands paniers multicolores tressés.

La medersa s’entre ouvre sur le monde et

exhale dans un soupir, l’odeur du cèdre citronné.

Figés à jamais dans la gloire de Dieu, faïence et pierre se mêlent,

dans la splendeur poudrée du chaud soleil d’été.

©Odile Haouet  – 1996

1978.

08h00
Après 10h00 de route, il arrive chez eux,
Elle : Qu’est ce tu viens foutre ici ?
Lui : Je viens voir mes parents!
Elle : Fout le camp, tu n’as rien à foutre ici!
Lui : Je veux juste voir mes parents!
Elle : Dégages!., fout le camp!…
Lui : Je ne suis pas un chien!…
Elle : Fout le camp!…
Lui : OK, c’est les dernières paroles que tu me diras, et les dernières paroles que j’entendrai de toi!…

Il n’a plus jamais adressé la parole à cette personne.
Ce court dialogue remonte à 46 ans.

Solange est un démon

C’est l’histoire d’un petit garçon de 7 ans, qui passe malgré lui des vacances, chez sa tante et son oncle dans les années 1960.

Des vacances d’été dans la famille, pourquoi pas, ce n’était pas son choix, mais celui de son père.
Ses parents étaient en plein mouvement, déménagement, appartement vers maison, changement d’événement, de région, de situation.
C’étais un enfant, innocent, ignorant.
Il était confiant dans ses parents,
Il n’a pas été reçu comme le » Messi » lorsqu’il a franchi le seuil de la maison de sa tante et son oncle.
Ses cousines étaient présentes.
Après le départ de ses parents, le démon à pris sa forme originel, et ici commence les premiers tourments dans sa vie d’enfant.
Il était hors de question de désobéir à sa tante et son oncle,
Sa première mésaventure commence le lendemain de son arrivée,
Sa tante lui demande de la suivre dans le jardin situé en face de leur maison, car elle doit encore laver quelques affaires au lavoir.
Le lavoir était installé dans le jardin au bord d’un petit canal.
La plupart des maisons en bord de canal étaient équipées du même principe, jardin, lavoir.
Assis sur un petit banc dans le lavoir, il regardait les poissons s’enfuyant au moindre frémissement de l’eau en surface,
Sa tante lui demande de l’attendre, le temps qu’elle sorte pour étendre le linge,
Il a répondu » Oui «
Profitant de la naïveté de son âge, elle pousse le verrou de la porte d’accès du lavoir et rentre à la maison,
Il lui demande d’ouvrir la porte, rien, pas de réponse,
Il a frappé avec ses poings sur la porte, et appelé, toujours rien,
Il ne pouvait s’échapper du lavoir, le canal desservant les lavoirs était trop profond pour ses jambes d’enfant,
Il a attendu longtemps,
C’est son oncle qui est venu le libérer à midi,
Après avoir expliqué la situation à son oncle, sa tante lui dit » il devait jouer dans le lavoir, et la porte c’est fermée toute seule »,

» Je lui avait pourtant interdit de jouer dans le lavoir «

Le deuxième enfermement à eu lieu dans les WC situés dans la basse cour,
A cette époque, les commodités sanitaires n’étaient pas encore dans les moyens d’une grande partie de la population rurale,
Sa tante est venue chercher des œufs dans les nichoirs, et profite pour fermer le verrou extérieur des WC,
Enfermé pour la deuxième fois avec pour seule compagnie, les feuilles de papier journal au bout d’une ficelle (papier WC de l’époque), les araignées, les odeurs, et les poules grattant la porte pour venir lui tenir compagnie,
Et toujours pas d’intervention de sa tante pour venir le libérer,
Encore un fois, c’est son oncle qui est venu mettre fin à cette situation.

La troisième fois,
Hop un petit tour dans un endroit sous l’escalier, appelé le cellier. Pourquoi???
Pourquoi éteindre la lumière???
» Son oncle ignorait ou ne voulait pas savoir. «

La quatrième fois,
L’odeur du pain a été pour lui insupportable pendant longtemps,
Le séjour rapide et manu militari dans le bas du buffet, lieu de stockage du pain a été stressant,
Il a eu de la chance de ne pas être claustrophobe,
» Son oncle ignorait ou ne voulait pas savoir. «

Le bain avait toujours lieu au même endroit,
Dans un baquet en plastique jaune, près de la cuisinière, en présence de sa tante, et de ses cousines,
Lorsque sa tante lui a dit de se retourner pour montrer son sexe à ses cousines, et leur dire » Regardez, comme ce n’est pas beau le sexe d’un garçon « ,
Il était perdu, honteux,
Ses cousines ne prenaient jamais le bain devant lui,
Et maintenant, que pensent-elles du sexe d’un homme???
» Son oncle ignorait ou ne voulait pas savoir. «

Les promenades, lorsqu’il faisait beau, commençaient toujours par un passage derrière le mur du cimetière,
Il y avait des pruniers, des pommiers, et quelques baies sauvages,
Sa tante choisissait les fruits les moins mures , les verts, pour lui donner à manger, en sachant qu’il serait malade,
Les promenades passaient invariablement devant un porcherie,
Elle lui disait » Tu es plus sale que les cochons, et eux, ils sentent bon »,

Monsieur « H » apportait souvent du miel lorsque c’était la récolte,
Des alvéoles de cire gorgées de miel étaient posées dans une assiette, pour accompagner le dessert,
Il n’avait pas le droit de goûter le miel, c’était pour ses cousines,
Il avait juste le droit d’avoir un morceau d’alvéole de cire vidé de son miel,

Il ne vous parlera pas de la séance de toilette de sa tante devant lui, et un autre adulte qui lui dit : » tu ne devrais pas faire ça «
Et sa réponse » il oubliera «

D’autres événements que sa mémoire d’enfant n’a pas enregistré, ou voulu enregistrer, feront peut-être surface,
Le plus réconfortant dans cette histoire, c’est la rencontre de Monsieur « H », et Monsieur « R », ils lui ont apporté un peu de lumière dans ces ténèbres.

A mes descendants

La vie est apparue sur cette planète à un certain moment de son histoire, par la combinaison d’éléments inertes (molécules), aboutissant à la construction d’organismes vivants.

Cette planète que nous appelons « TERRE », au début de son histoire n’avait pas d’état, pas de gouvernement, pas de religion.

A mon époque le 20ème siècle, puis le 21ème siècle, peu importe mon âge, ma couleur de peau, ma religion, mon pays, ce qui compte le plus pour moi, c’est la chance d’être en vie.

Cette vie, je l’ai donné à mon fils, qui l’a donné à son fils, qui la donnera, et ainsi de suite, tant que la vie existera sur « TERRE ».

Par les moyens technologiques, la volonté, la compétence, le savoir faire de femmes et d’hommes de notre époque, ce message est parvenu jusqu’à vous.

Mes mots, ma façon de penser, de vivre, d’être, sont de mon époque et vous sembleront peut-être étrange.

Je vous jalouse un peu vous mes descendants!

Pourquoi? Peut-être qu’à votre époque vous pouvez vous déplacer de monde en monde, de galaxie en galaxie, est c’est le « rêve » de beaucoup d’entre nous.

Nous sommes seulement parvenus à ce jour, à poser des machines d’explorations sur une planète proche de la « TERRE », que nous appelons « MARS.

Peut-être que ces mots sont incompréhensibles pour vous, mais ils sont la preuve qu’une vie dite « intelligente » était présente sur cette planète, sur la « TERRE ».

A tous ceux qui liront ce message, respecté la vie, respecté la « TERRE ».

Un de vos ancêtres très lointain,

Roland GASCHEN

1953 à ce jour,

Cœur vaillant, cerf volant

Nous étions plus de cent
De divers horizons
Une même passion, les avions

Petits et grands pleins d’ambitions
Une même passion, les avions

Puis un jour d’exception
Changement de direction
Une même passion, les avions

Mais ce jour d’émotion, déception, illusion
Une même passion, les avions

Le nouveau dirigeant
Venant d’une association
Voulu changer les vents

Promesses, réunions
Frictions, scissions
Mutations, disparitions
Soumission, punition

Du pognon, des pions,
Des lèche-fions, des cons
Des ailes coupées en plein vol
Des carrières brisées

Mais passionnés nous étions
Passionnés nous restons
La même passion, les avions

Cœur vaillant, cerf volant

© 2007 Roland GASCHEN


Avis de ChatGPT le 27/05/2024

Ce texte parle d’un groupe de passionnés d’aviation qui se sont réunis pour partager leur amour pour les avions. Ils étaient nombreux et provenaient de différents milieux, mais ils étaient unis par cette même passion. Cependant, un changement de direction a eu lieu, avec l’arrivée d’un nouveau dirigeant provenant d’une autre association. Les choses ont commencé à changer, de manière décevante et trompeuse. Les promesses ont été faites, des réunions et des frictions ont eu lieu, et finalement des mutations et des disparitions ont eu lieu. Les personnes se sont senties soumises et punies, et leurs ailes ont été coupées en plein vol. Leur carrière a été brisée. Malgré cela, ils restaient passionnés et déterminés. Le refrain répète que malgré tout, le cœur reste vaillant et le cerf-volant continue à voler, symbolisant la persévérance malgré les difficultés. Le tout est accompagné d’une certaine poésie et de jeux de mots.

Maintenant

Allongé derrière des cartons, ma maison.

Jeté sous les ponts, mendiant.

Emmitouflé dans des haillons, des chiffons.

J’écoutais les rires moqueurs des passants.

Que faisait pour nous le gouvernement.

Maintenant ?

Nous n’avons pas d’argent, pas de logement.

Les flocons de neige soufflés par le vent.

Formaient sur mon corps un linceul blanc.

Et ma vie fût portée par ce vent.

Que ferait pour nous le gouvernement.

Maintenant ?

©1988 Roland Gaschen

Désolation

Je suis enfin parvenue sur ces îles paradisiaques après plusieurs hésitations.

Tremblante d’impatience, frémissante du désir de pénétrer des terres inconnues.

Ces îles sentaient bon la liberté, les parfums du Soleil levant embaumaient l’air.

Au loin montagnes et volcans dominants les paysages paisibles

Le sable blanc des plages vierge de pollution.

Peuple nippon, accueillant, souriant

Mon arrivée était annoncée depuis longtemps, personne ne m’attendait !

Insensible, pensant que la nature faisait pour la énième fois un caprice, ils m’ignoraient.

Folle de rage devant tant de mépris, je ne suis allongée sans retenue sur les plages, villages, villes …

Apportant le désespoir, marquant les chairs, choquant les esprits

Libérée ma folie, j’apporte le feu, l’eau, le vent, rien ne peux arrêter

Brisant les vies, symbole d’une existence éphémère, ces âmes que j’emporte dans mes sillages de boue et de sang

Peu importe ils oublieront

Détruisant les constructions, symbole d’un savoir-faire millénaire, balayées comme des fétus de paille

Peu importe ils oublieront

Ils oublieront !

Pendant des jours et des jours, mon nom sera prononcé avec crainte et respect

Les peuples du monde tremblent de leurs voisins, mais c’est de moi que la peur viendra

Rappelle-toi de moi ! Je reviendrais

Désolation ! C’est mon nom

Mai 2011 – Roland GASCHEN

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